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Présentée en direct par Agathe Lecaron, La Maison des Maternelles est le nouveau rendez-vous quotidien consacré à la petite enfance. Dans ce magazine, l’animatrice et les spécialistes qui l’entourent ont pour ambition de répondre aux interrogations des jeunes parents, proposant ainsi une émission de service.
Dans cette vidéo du 24 janvier 2017 Frédéric Kochman, pédopsychiatre en clinique psychiatrique, présentait l’EMDR et l’EFT qu’il utilise en institution auprès des patients de la clinique Lautréamont à Loos près de Lille.
Dans cette émission, il répond à de nombreuses questions sur les deux techniques que sont l’EMDR et l’EFT.
—En quoi ces nouvelles thérapies sont pour vous une révolution ?
D’abord on redécouvre le corps. Pendant longtemps on est resté sur une approche très classique, allongé sur un sofa. Aujourd’hui, on redécouvre que le corps a une mémoire dans les traumatismes et donc on va réutiliser le corps… toutes les techniques que vous venez d’aborder vont toucher le corps et on va tapoter, on va faire des mouvements des yeux… et donc les psychothérapeutes se ré-approprient l’esprit et le corps.
— On va vous donner des techniques très concrètes ici même, vous allez nous faire une démonstration tout à l’heure parce que ce sont des techniques que l’on peut aussi utiliser de façon autonome et que les enfants peuvent utiliser ?
Pour l’EFT, c’est très intéressant effectivement, les enfants vont s’approprier ces techniques. Absolument !
Moi ce que j’adore c’est enseigner et donner un savoir aux patients, à leurs parents pour qu’ils puissent ensuite le faire eux-mêmes et développer leur expertise.
— Ces techniques qui sont finalement toutes simples et qui sont sans danger, on va le préciser, sont particulièrement efficaces chez les enfants.
Alors ce sont des techniques qui sont ludiques, c’est ça qui est bien. On va se tapoter des points précis et elles ont un effet spectaculaire qu’on va pouvoir mesurer. On va demander par exemple à l’enfant : ” Montre-moi avec tes mains à combien tu es stressé maintenant…” et on va le faire se tapoter certains points et on va lui demander de nous montrer comment le stress baisse. On voit l’effet en direct. On va avoir en quelques séances, parfois en une séance… en EMDR en une seule séance d’avoir des résultats spectaculaires chez certains patients et en particulier les jeunes patients.
— Alors ce sont des techniques qui sont assez répandues dans les pays anglo-saxons, est-ce que ce sont des techniques reconnues par les autorités en France ?
Pour l’EMDR tout particulièrement ce sont des techniques reconnues par la HAS et au niveau mondial par l’OMS. Tous les mois il y a des dizaines d’articles de très haut niveau qui viennent nous confirmer la puissance de ces nouvelles thérapies.
— On est convaincu par l’intérêt de ces thérapies, maintenant on va les détailler pour voir si ça peut correspondre à un problème que vous avez à la maison.
…/… Témoignage de Stéphanie pour l’EMDR. (voir la vidéo si intéressé par le sujet).
— C’est vrai que c’est difficile de détecter un problème chez un enfant qui ne parle pas. Quels signes doivent nous alerter docteur ?
J’aime bien votre notion du traumatisme dormant… (expression de Stéphanie). Parce que les enfants vont parfois dire “non” quand on leur pose la question. Il ne faut pas s’arrêter à ça.
Un enfant qui a un comportement que l’on ne comprend pas… on le connaît puis tout d’un coup, il a un comportement anormal, pas du tout en lien avec l’éducation qu’on lui a donné… il faut se dire : ” Il y a quelque chose. Peut-être qu’il vient là révéler quelque chose de masquer “. Et un enfant qui est hyper réagit aussi et qui va avoir une réaction disproportionnée, on doit se dire : ” C’est sûrement un déclencheur !” et ça vient révéler un traumatisme sous-jacent.
Beaucoup d’enfants on des traumas qu’ils ne peuvent pas dire et parfois parce qu’ils ne s’en souviennent pas. Ce n’est pas dans le conscient. D’où l’importance de passer sur ces deux éléments là : l’hyper réactivité et les comportements anormaux que ‘non ne comprend pas chez son enfant.
— Les cauchemars, aussi peut-être ?
Les cauchemars bien évidemment… Mais là, on est déjà dans les symptômes de l’état de stress post traumatique. Un enfant qui décrit des flash dans la journée ou des hallucinations : je vois un homme dans ma chambre ou des monstres comme dans le fameux film “monstres et cie”et effectivement des cauchemars.
— Marie, votre fille Jeanne a aussi changé de comportement à l’école, mais c’est pour une tout autre raison…
Effectivement, Jeanne a commencé à la maison, à poser des problèmes pour les mathématiques. Elle me disait : ” Je suis nulle en mathématiques ” et c’était très récurrent. Les devoirs commençaient à prendre beaucoup de temps. On est passé d’une demie-heure à une voire deux heures… Elle n’arrivait pas à comprendre la consigne et je n’arrivais pas à lui faire passer le message. Le problème, c’est que cela s’est reporté sur l’école, elle pleurait systématiquement tous les jours à l’école, lorsque l’enseignante disait : ” Sortez les cahiers de math ! ” C’était systématique. Et par la suite, comme je le craignais, cela s’est répercuté sur d’autres matières, notamment le français où elle était tout à fait bonne…
— Et vous avez une idée de l’élément déclencheur de ce stress ?
Oui, alors elle a changé d’établissement et c’est l’année où elle avait un enseignant homme alors que précédemment, elle avait toujours des femmes et ça l’inquiétait énormément. Ils fait pour réputation de bien tenir sa classe. Je pense que ça a eu un impact. Puis on a fait aussi, un bilan de son bulletin en fin d’année avec les enseignantes et l’une des enseignantes a dit à Jeanne : ” Voilà en mathématiques c’est bien, c’est une moins bonne moyenne qu’en français, mais il faut que tu t’encourage, que tu t’accroches ça va aller ! ” Et Jeanne a traduit cela par : ” Je suis nulle en math ! “
— Donc elle a perdu complètement confiance… Marie, qu’avez-vous entrepris pour aider Jeanne à surmonter son stress à l’école ?
J’ai commencé toute seule par de la relaxation, des petites choses comme ça et ça n’a pas du tout fonctionné… et un jour, j’ai entendu une émission à la radio qui parlait d’une entreprise qui a créé une structure qui accompagne des enfants à reprendre confiance en eux, dans le cadre scolaire (PaoFormation). C’était exactement ce dont ma fille avait besoin…/… On identifiait le blocage et là elle pleurait devant ses fiches et il y avait une séance d’EFT pratiquait par Mélanie Cottin, praticienne certifiée par EFT Suisse, qui apprenait au groupe et à l’enfant à tapoter et à lever le blocage. Tous les enfants tapotaient, alors à la fin de la séance ils avaient bien évacué…
— Vous allez nous expliquer et nous montrer ce qu’est l’EFT Docteur ?
Avec l’EFT, il faut avoir l’esprit ouvert parce que cela se base sur les méridiens de la Médecine Chinoise, une médecine multi-millénaire et l’idée dans les blocages que vous décrivez très bien chez votre fille, c’est qu’il y a des courts-circuits dans nos méridiens d’énergie. Avec l’EFT, on va tapoter sur des points d’acupuncture. La bonne nouvelle c’est que l’on n’a pas d’aiguilles à enfoncer chez un enfant ou chez un adulte et on va tapoter des points précis… on commence d’ailleurs par le point Karaté… Je vous propose d’essayer, déjà de me dire là, votre état de stress de 0 à 10, devant les caméras… vous êtes en direct … vous êtes à combien là maintenant ?
— C’est une émission en direct, même si je suis bien avec vous, on va dire 7… puis 4 après petite démo
Vous voyez ça va vite ! On peut faire plusieurs rondes. Alors là, il s’agit d’un exemple sur un point précis et ce qui est super, c’est qu’on va l’apprendre à la personne. C’est-à-dire que je vais vous donner des fiches, je vais vous apprendre la technique pour que vous puissiez la refaire chez vous.
— Cela veut dire que les enfants peuvent le refaire aussi…
Oui, il y a un côté marrant, c’est rigolo, c’est un jeu… on peut tapoter son nounours, on peut le faire sur soi-même avant de s’endormir, avant une interro à l’école, parce qu’on a mal à la tête, parce qu’on a un peu mal au ventre. On va apprendre à l’enfant, à l’intégrer dans sa vie quotidienne pour se déstresser.
— Vous y avez cru tout de suite Marie, aux bienfaits de l’EFT ?
Pour être honnête c’est particulier. Je connaissais l’EMDR et je connaissais l’acupuncture qui avait très bien fonctionné chez moi. Donc je me suis dit : ” Pourquoi pas ? ” mais c’est vrai que je me disais : “Juste en tapotant, comment ça peut fonctionner ? ” J’étais curieuse de savoir et en voyant Jeanne rentrer à la maison je me suis dit : ” C’est pas possible, il y a vraiment eu un changement ! “
— Et en combien de séances ce changement ?
Alors dès la première séance j’ai vu la différence. Après c’était des modules qui étaient séparés d’une semaine, elle a pu faire des réajustements et s’approprier vraiment la technique. Elle est rentrée également avec une petite carte indiquant tous les points qu’elle pourrait tapoter… donc elle s’est très très vite approprié l’outil.
— Elle l’utilise encore aujourd’hui ? Elle l’a intégré à son hygiène de vie ?
Oui bien sûr ! Elle l’emploie par exemple pour s’endormir et avant chaque évaluation quand elle s’inquiète.
— Et Maman s’y est mise aussi ou pas ?
Oui
— Oui c’est pas mal, c’est assez facile, il faut juste retenir quels sont les points à stimuler. Comme une question Docteur, est-ce que ce ne sont pas des thérapies qui se focalisent comme des solutions à un symptôme plutôt que de s’intéresser aux causes du problème ?
Très bonne question ! L’EFT, on va faire une histoire avec le patient et on va aller aux sources de l’histoire. Et on a par exemple une technique qui s’appelle le film EFT où on va vraiment s’intéresser à un trauma particulier de l’enfance, on va revivre le film ensemble en se tapotant et donc on travaille sur les sources.
— Vers qui se tourner pour bénéficier de ces thérapies, parce que j’imagine que comme toutes ces thérapies un peu marginales il doit y avoir des charlatans… Comment est-ce que l’on fait pour être sûr d’avoir un bon thérapeute ?
Absolument ! Comme toutes thérapies qui a des actions rapides, des actions ultra efficaces, je crains que l’on puisse voir fleurir des charlatans d’où l’importance de s’axer sur des gens certifiés et qui vont pouvoir vous dire “je suis certifié par exemple par… en EMDR, c’est EMDR France, EMDR Europe, EFPE… il y a des grands noms comme ça. Il faut demander à son thérapeute : ” Quelle formation avez-vous faite exactement ? ” Et c’est très important de pouvoir être sûr de notre thérapeute dans ce domaine.
Voir les indications données durant l’émission et retrouvées sur le site de la Maison des Maternelles.
Questions réponses
— Comment savoir si son enfant va être réactif à ces nouvelles méthodes ? Ma fille a vécu un accident de voiture très impressionnant et les rendez-vous chez le psy n’ont rien donné. Est-ce que tous les enfants sont réactifs ?
Je n’ai jamais vu de résistances. Aujourd’hui, on peut dire que l’on peut y aller, ça ne peut pas faire de mal du tout d’où l’importance pour cette dame, d’y aller avec son enfant et de trouver les bons thérapeutes EMDR en l’occurence.
— Ce n’est pas plus difficile sur un enfant que sur un adulte ?
Au contraire, c’est plus rapide, ça va plus vite. Moi j’y trouve beaucoup de facilité en tant que pédopsychiatre à faire chez un jeune enfant que sur un adulte qui a soixante-dix ans d’expériences et de filtres.
— et d’empêchements à lâcher prise…
Justement à partir de quel âge on peut proposer ces thérapies ?
Du tout petit, en maternelle, en particulier avec l’EFT on va faire avec le nounours… Geneviève Gagos l’explique très bien dans son livre* et donc on va pouvoir le faire avec des tous petits dès l’âge de 2 – 3 ans et même avant… on peut tapoter son enfant. On peut tapoter un nourrisson pour l’aider à s’endormir.
— Peut-on utiliser la thérapie EFT pour des enfants ou des adultes en situation de handicap ?
Bien sûr ! Il n’y a absolument pas de contre-indications.
* Le livre de G. Gagos qui est mentionné plus haut peut se commander en cliquant sur l’image :
Ce livre joliment illustré, apprend la technique EFT aux enfants de 2 à 12 ans.
Les plus jeunes seront accompagnés par leurs parents pour leurs premiers pas et retrouveront avec joie l’histoire à chaque instant et comme une aide précieuse lors des moments les plus difficiles. Les plus âgés pourront pratiquer en toute autonomie en suivant les indications pas à pas.
” Léa semble très bouleversée. Sa maman l’aide à surmonter son problème en lui enseignant une petite technique facile à pratiquer qu’elle pourra désormais utiliser elle-même, dès qu’elle en ressentira le besoin. Rapidement apaisée, elle s’endormira sereinement. Vite mémorisée, elle permettra à Léa d’aider son petit copain Paul, dès le lendemain, sur le chemin de l’école. “